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Immersion de deux semaines et demi pour une dizaine d’élèves roumains et français ; observations en situation de travail pour plusieurs enseignants et personnels administratifs… Au printemps 2024, les échanges entre le lycée Léonard de Vinci d’Amboise et le Liceul Teoretic Mihai Eminescu de Cluj-Napoca ont été riches et nombreux ! En effet, ce lycée roumain dispose du label France Éducation – et propose ainsi des parcours bilingues français à certains de ses lycéens.
Suite à la visite d’élèves et d’enseignants roumains à Amboise en mars dernier pour le match aller, cinq lycéens et trois personnels du lycée Léonard de Vinci se sont envolés pour le nord-ouest de la Roumanie en avril dernier, pour le match retour. Au programme, lycée et vie de famille pour les plus jeunes, stage d’observation en situation de travail pour les autres.
À quoi s’attendaient-ils avant leur départ ? Quel rapport d’étonnement dressent-ils à leur retour ? Francine Saulnier, Janelle Derouet et Émilien Pasquier livrent leurs impressions avant et après leur voyage.
AVANT : saisir l’occasion d’un voyage unique aux confins de l’Europe
Avant que l’opportunité d’une mobilité en Roumanie ne leur soit proposée, ni Francine, ni Janelle, ni Émilien n’avaient envisagé voyager un jour dans ce pays d’Europe de l’Est. La visite récente du groupe de Cluj-Napoca au lycée Léonard de Vinci leur a donné quelques pistes sur les points communs et les différences culturelles entre les deux pays. Quelques jours avant leur départ, tous trois ont des questions plein la tête - et oscillent entre enthousiasme et appréhension.
J’ai hâte de découvrir notre lycée d’accueil à Cluj, qui fonctionne sans vie scolaire. Comment gèrent-ils les absences, la propreté des locaux, la sécurité ? Tout semble si différent sur le plan administratif…
Francine Saulnier
Pour une génération de jeunes privés de voyages scolaires à cause du Covid, cette mobilité dans un établissement à l’étranger est un coup d’essai !
J’attends beaucoup de ce voyage, car vivre à l’étranger est mon projet pour la suite. Partir dans une famille inconnue, dans un pays que l’on connaît peu comme la Roumanie, cela peut faire peur. Mais avec nos correspondants, nous nous sommes rendu compte que le roumain et le français ne sont pas si éloignés : ce sont des langues latines !
Janelle Derouet
Pour Émilien, la Roumanie sera même synonyme de premier voyage hors des frontières et de premier vol en avion.
C’est la première fois que je pars à l’étranger ! Grâce à ce voyage, je souhaite changer mes habitudes et sortir de ma zone de confort.
Émilien Pasquier
APRÈS : grand dépaysement, prise de recul et ouverture d’esprit
Destiné aux enseignant(e)s et employé(e)s des lycées, le job shadowing (ou stage d’observation en situation de travail) est conçu pour développer les compétences professionnelles des personnels et leur permettre d’observer les pratiques de leurs pairs dans un autre pays européen. « Les participants sont invités à choisir un angle d’observation et à développer une analyse réflexive », explique Delphine Léger, enseignante référente pour l’action européenne et internationale au lycée Léonard de Vinci, qui a monté le dossier Erasmus+.
Après trois jours d’observation au lycée de Cluj, Francine Saulnier revient surprise par les pratiques de gestion des élèves, à mille lieux de son quotidien à Amboise… et heureuse d’avoir pris un grand bol d’air en trois jours express.
Dans les lycées en Roumanie, il n’y a pas de CPE. Les collégiens et les lycéens sont tous mélangés. Ils semblent moins encadrés qu’en France, mais il y a énormément de règles et des caméras partout. J’ai aussi été surprise d’apprendre que les assistants s’occupent de préparer les bulletins de paie des enseignants. Nos quotidiens sont très différents !
Francine Saulnier
Pour les jeunes, la Roumanie est un grand coup de cœur. Ils partaient à l’inconnu et reviennent exaltés par un pays qu’ils jugent attachant et accueillant.
Nous avons créé des liens inimaginables avec nos correspondants, leur famille, leurs amis. Je reviens des étoiles plein les yeux et cela me conforte dans mes projets d’expatriation, y compris dans des pays lointains. J’ai beaucoup apprécié le temps libre dont bénéficient les élèves roumains tous les après-midis… bien que les cours se terminent tous les jours à 14 heures, les enseignements sont très efficaces.
Janelle Derouet
« Ce voyage m’a permis de lever des freins. Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre en Roumanie… et je n’ai eu que des bonnes surprises. Cela m’a donné envie d’habiter à l’étranger plus tard. En cours, les programmes vont très loin dans la théorie ; j’ai pu le constater dans un cours de biologie où chaque composant de l’œil est étudié avec un grand niveau de détail. Dans le lycée, il n’y a pas de cantine… c’est ce qui m’a le plus étonné. Quand ils sont en cours, les roumains grignotent toute la journée et ne mangent pas à heures fixes. »
Émilien Pasquier
Tous les trois se sont promis de retourner en Transylvanie à l’été 2025, pour retrouver leurs contacts et correspondants de Cluj-Napoca à l’occasion du plus grand festival de musique de la région.
Mise à jour : juin 2024